Né en 1982 à Reims
Vit et travaille à Bordeaux.
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Artiste, producteur, mais aussi galeriste et commissaire, Irwin Marchal enchaîne les activités et les événements. Après des études aux beaux-arts de Bordeaux, il passe plusieurs années à alterner pratique artistique, projets curatoriaux, projet de production et rédaction de texte critique pour divers artistes et lieux d’exposition. En 2015 à 2020 il créé et dirige la galerie Silicone à Bordeaux avec pour objectif de dynamiser la scène artistique locale et donner des conditions optimales d’accueil et de visibilité aux artistes invités. Il travaille ensuite pendant un an pour la mairie de Bordeaux (de 2020 à 2021) comme coordinateur des projets de la Base Sous-Marine de Bordeaux.
Aujourd’hui ses activités se concentrent autour de la programmation et l’organisation d’expositions itinérantes, sur la coordination et l’accompagnement de projets artistiques dans l’espace public ainsi que sur la formation et la transmission de savoir-faire envers les artistes et les acteurs du secteur des arts visuels.

OBJECTIFS DU COMMISSARIAT POUR LA FORÊT D’ART CONTEMPORAIN

Il est de notre expérience commune d’avoir, au moins une fois dans nos vies, chaussé une paire de bottines neuves, certes attractive à première vue mais néanmoins douloureuse à l’usage. Cependant nous avons tout autant expérimenté le fait qu’après quelques kilomètres de marche, le cuir ou le tissu se détendait pour finir par épouser convenablement les monts et vallées de nos pieds. Il arrive même souvent que cette paire de chaussures si contraignante au début devienne progressivement la chose la plus confortable au monde. Cette petite métaphore pédestre me semble fort appropriée pour mettre en image les réflexions qui accompagneront ma programmation et dont la principale et la plus synthétique consistera à penser la notion d’« Ajustement ». Par « Ajustement » j’entends l’action consistant à rapprocher et à faire coïncider, dans un temps et un espace donné, deux entités n’ayant pas, au préalable, de qualités intrinsèques et évidentes à ce rapprochement. Par exemple dans la mission qui m’a été confiée en tant que commissaire de la Forêt d’Art Contemporain, le fait de rapprocher et donc d’ajuster l’expérience d’un artiste avec un site paysagé, d’une œuvre et d’une architecture ou encore la richesse d’un propos artistique avec la curiosité ou l’incertitude d’une population.
Car c’est finalement bien de cela qu’il s’agit dans ce bel événement qu’est « La Forêt d’Art Contemporain », comprendre le paysage dans lequel nous évoluons. Écouter les êtres qui habitent cette étendue. Sentir les forces à l’œuvre. Enfin, capter les subtilités historiques, naturelles et culturelles qui ont formé ce territoire pour pouvoir proposer un rapprochement, une expérience de proximité avec un objet nouveau, une œuvre, un travail artistique qui se doit de trouver sa place. Car cette place doit se faire et, tel le pied dans la chaussure neuve, les propositions artistiques devront pouvoir prendre le temps de se fondre dans le contexte qui les accueille, trouver leur public, et avoir été réfléchies pour résister au temps du regard, au temps de la critique, au temps de l’usure et aux aléas de la nature.
Ceci donnera sans aucun doute une évidence à la permanence de leur présence et plus encore, une inscription active sur le territoire. Mais ce principe d’ « Ajustement » n’est pas à entendre comme la recherche d’une consensualité fade et ennuyeuse, il est au contraire la volonté d’une imbrication expérimentale et complexe entre les éléments qui composeront mon commissariat : Territoire, artistes, moyens de production, population, matière première etc. Ceci afin de donner à penser et à voir des dimensions multiples, des expériences d’altérité, des ambivalences et des équivocités nécessaires à tout objet critique et artistique de qualité. Penser la notion « d’ajustement », c’est penser la possibilité d’un équilibre formé par le temps, c’est projeter une intension vers l’avenir en cherchant une tension dont se dégagera une clarté. Tels sont le programme et l’objectif que je me suis imposé.
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Irwin Marchal