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Le vieux père (La statue)
Laurent Kropf
Biganos, 2011
programmation : Laurent Le Deunff
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document sur l’œuvre à télécharger : ici
C’est l’album de Babar et les 4 voleurs qui est à l’origine de cette œuvre. Dans cette histoire, Babar, Roi des éléphants, inaugure une statue de lui-même sur la place de Celesteville. Or, au moment de soulever le drap, le public est stupéfait de découvrir, au lieu de la statue, la présence de l’assemblage grossier d’un tonneau, d’un balai et autres objets quotidiens.
A Biganos, la position de la figure cachée de la statue du vieux père n’est pas anodine: du célèbre tableau de Delacroix La Liberté guidant le peuple, j’ai choisi de ne pas retenir l’allégorie, mais bien le mouvement du gavroche – ce garçon anonyme des faubourgs – qui suit l’élan, arme (et non bannière) à la main. Ce voile d’inauguration, c’est une manière d’hommage à chaque nouveau jour. Une façon de le placer sous l’augure d’une figure sans cesse renouvelable. C’est un peu comme un journal intime dans lequel nos amours peuvent être enfermés, gardés dans le secret de la couverture fermée par le dérisoire petit cadenas.
Mais pour en revenir au « message » de l’œuvre, le terme est un peu ambigu, puisque le voile est justement ce qui empêche le personnage statufié de délivrer son message. Le message en serait donc: méfions-nous de toutes celles et ceux qui sont hissés sur des socles pour servir de messagers d’une idéologie, quelle qu’elle soit. En effet, qui est ce « nous » à qui ces grandes figures sont sensées s’adresser?
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Laurent Kropf
Au fil des souvenirs le voile se soulève
La légende en écho à l’infini s’élève
Un héros valeureux entre dans la lumière
Mystérieux inconnu d’aujourd’hui ou d’hier
Ce pourrait être Toi dans la réalité
Qui mène le combat d’affront aux libertés
Ce pourrait être Lui ancré dans les mémoires
Inscrivant le mot Paix sur l’horizon d’un soir
Ou bien ce serait Elle en toute humanité
Brandissant l’étendard de notre égalité
De l’envie à l’espoir fait régner le plaisir
De laisser une trace aux confins du désir
Espère ici trouver ta propre vérité
En signe de victoire et de postérité
Inaugurons le jour présent perpétuel
En un ultime hommage hissé vers l’éternel
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Eddy Trivulce
Merci à : Bruno Lafon, Patricia Campet, Martine Bac, Sandrine Plaza, Bruno De Pompa, Eddy Trivulce, Jean François Mercier, Marie Dallot, Anne-Marie Meublat et M. Cazeaux responsable de VM Matériaux à Biganos qui ont participé au projet.