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La moderne
Sarah Tritz
La Teste-de-Buch, 2011-2016
programmation : Laurent Le Deunff
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La sculpture de Sarah Tritz (née en 1980) avait été réalisée avec l’équipe des maçons municipaux de La Teste de Buch. Partant de plans et de collages, de dessins à l’encre réalisés en amont, l’artiste avait néanmoins improvisé certaines modifications et trouvailles (percées plus nombreuses et couleurs différentes), inspirées par sa présence sur place, dans le paysage.
Si, de loin on pouvait apercevoir une ruine, en s’approchant, il nous semblait tomber sur le chantier abandonné d’une étrange bâtisse. Elle s’appellait La Moderne comme on surnomme une villa dans l’arrière-pays ou un cottage de bord de mer. Il fallait simplement s’approcher et se promener, circuler et cheminer, tranquillement dans cette construction pour prendre conscience de ses incongruités (ses murs obliques), de ses ouvertures (découpées, opaques), de l’absence de portes (mais des nombreux seuils) ou des effets de surprise des surfaces colorées. La trame grise des parpaings se détachait du paysage et du ciel alentour autant qu’elle les découpe en trajectoires et en points de vue enchevêtrés. Il s’agissait d’accepter ces perceptions et tous les scénarii possibles qui venaient en tête, comme des enfants qui inventent des mondes en rebaptisant ce qui les entourent.
La Moderne offrait l’occasion d’un rapport physique à l’espace, à la matière, à ses couleurs, textures, masses, échelles, lumières et ombres, tensions et vides : tout ce qui constitue le plaisir ordinaire d’un spectateur devant un tableau ou un dessin, sauf qu’ici, on pouvait se promener à l’intérieur.
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Maxime Thieffine
septembre 2011
Merci à : Jean-Jacques Eroles, Grégory Joseph, Patricia Petrovitch, Sylvie Zuppardi, Valérie Dupenne, Dominique Lagardère, Gérard Dumartin, Yannick Guitton, Kévin Rouillard, et Alizée Armet pour leur participation au projet.